Il existe, dans certains pays tropicaux, des oiseaux appelés Indicateurs de la famille des Indicatoridés (en anglais Honeyguides). Quelques représentants d’entre eux ont la particularité de montrer le chemin vers des colonies d’abeilles à des prédateurs comme le Ratel (blaireau d’Afrique, Mellivora capensis) qui, comme son nom le dit bien, est un grand amateur de miel. Les indigènes du coin, c’est à dire de plusieurs pays africains, ont observé le manège et suivent aussi l’Indicateur. En échange celui-ci recevra les déchets du pillage : larves, nymphes et cire des rayons. Fait très rare chez les vertébrés, l’Indicateur digère la cire d’abeilles.
De la taille d’un étourneau (18 cm), dés qu’il repère une colonie sauvage d’abeilles, il se met en quête d’un acolyte en puissance. Il attire alors l’attention des prédateurs sur les nids d’abeilles sauvages ou de guêpes par son chant criard et lancinant accompagné de balancements de la queue. Dès qu’il se sait suivi, l’Indicateur répète son invite de branche en branche tous les 15 à 20 m, jusqu’à l’objectif. Le ratel émet un petit sifflement dès qu’il a localisé l’indicateur qui comprend ainsi qu’il peut voleter plus loin. Les africains ont compris la conversation entre les compères et les imitent. Puis l’Indicateur attend que soit terminé le cambriolage et se jette sur les reliefs.
Dans cette famille il existe une douzaine d’espèces, toutes parasites des nichées d’autres oiseaux. Comme notre Coucou, ils pondent un seul œuf blanc dans leur nid, principalement chez les oiseaux cavernicoles comme les Barbus. Ce comportement d’indicateur est instinctif, et non pas enseigné, puisque les jeunes ne sont pas élevés par leurs parents. Ils chassent les insectes en vol quand ils ne festoient pas comme décrit ci-dessus. L’Indicator indicator a été observé au Congo, au Cameroun et en Afrique du sud. Dos et tête bruns, joues et ventre blanchâtres, petites épaulettes jaunes, cet oiseau n’attire pas particulièrement l’attention.
Le Ratel, quant à lui, vorace, vindicatif, est armé de puissantes griffes au moyen desquelles il éventrera les termitières ou souches d’arbres colonisées par les hyménoptères. Dans la savane les colonies d’abeilles ou de guêpes se trouvent presque toujours assez près du sol ; rares sont les arbres hauts et assez gros pour y loger un essaim. Cependant le Ratel arrive même à grimper et à élargir l’entrée d’une colonie établie dans un arbre sain. Son poil très dru et sa peau épaisse le protègent des piqûres, tout comme d’ailleurs des morsures de serpents, serpents qu’ils mettent volontiers à leur menu. Les hommes pilleurs de miel quant à eux iront jusqu’à abattre l’arbre. Des petites grenouilles arboricoles récupèreront la cavité du nid ouverte vers le haut pour y aller pondre leurs œufs dès qu’elle se sera remplie d’eau de pluie et leurs têtards s’y développeront en hauteur à l’abri des prédateurs terrestres.

Bibliographie :
Les oiseaux du monde entier de H. Hvass
Enciclopedia Salvat de la Fauna de Rodriguez de la Fuente.
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Claude Vin.