En principe, dans la seconde quinzaine du mois de mai, un apiculteur avisé qui a bien préparé ses colonies et s’est bien adapté aux conditions météorologiques, procède à l’extraction du très bon miel de fruitiers.

On extrait uniquement les cadres suffisamment operculés (minimum aux ¾).
Avec les abeilles brossées des cadres dont on va extraire le miel, on peut très facilement constituer des essaims nus pour permettre la mise en route de nouvelles colonies ou encore, peupler des ruchettes pour élevage de reines.  Cette ponction dans les fortes colonies participe à la prévention de l’essaimage.

Toutefois, pour beaucoup d’apiculteurs traditionnels nous sommes dans la période de l’année qui ne pose guère de problème. Mais, durant le mois de mai, on se pose des questions : vont-elles ou ne vont-elles pas essaimer ?  La récolte de miel en dépend.  Il y a de l’inquiétude dans l’air. C’est en cette période que le cadre témoin est de grande utilité !  Il faut le couper tous les sept jours et faire une observation de contrôle deux jours après la coupe pour s’assurer qu’il y a ou qu’il n’y a pas de préparation à l’essaimage.

Et le mois de juin se présente !  Dans la région, la miellée d’été se termine vers mi juillet.  Sachant qu’il faut quarante jours pour qu’un œuf procure une butineuse, les œufs pondus en juin donnent donc des abeilles qui ne participeront pas à la miellée.  Leur élevage aura coûté beaucoup de soins et de nourriture, retenu bien des abeilles pour ce faire.  Pour éviter cela, on peut pratiquer le blocage de la ponte suivant Alin Caillas (qui n’a pas connu les varroas) ou la suspension de la ponte d’après l’anversois Marcel Arnst ou notre ancien vice-président, Léo Derudder, et des maîtres apiculteurs allemands, procédé faisant partie d’un plan de lutte naturelle (sans pesticide) contre les varroas.  Blocage ou suspension de la ponte évitent l’élevage inutile de nombreuses abeilles, permettent d’économiser les provisions et d’augmenter le nombre de butineuses, les nourrices libérées de l’élevage deviennent butineuses et augmentent les apports, double bénéfice.

En juillet, les tilleuls et les châtaigniers ayant perdu leurs fleurs, on peut extraire le miel d’été.  Inutile de laisser les hausses.  Permettre aux abeilles une préparation hâtive à l’hivernage, ce qu’elles peuvent encore butiner leur est bien utile.  Et on peut déjà penser à l’année prochaine.
Nouvelles colonies, bien soignées, et colonies de production ainsi traitées, très pauvres en varroas, convenablement mises en hivernage, le plus tôt possible, sont dans les meilleures conditions pour passer confortablement la mauvaise saison et démarrer vaillamment 2007.

Roger Vanhée.