En cette fin d’été 2022, rares sont les ruchers Bruxellois où le frelon asiatique est absent. Sa présence devient un fait incontournable. Les appels au secours d’apiculteurs désemparés se multiplient. Nous constatons que peu ont préparé leur rucher à cette nouvelle menace. C’est pourquoi, nous avons décrit nos expériences dans chaque Rucher Fleuri depuis quelques saisons déjà.

Comme promis en juin, nous partageons maintenant les résultats et les améliorations de la  muselière-piège qui a été présentée dans le RF précédant.

Pour mémoire, voici le lien vers le tutoriel de fabrication :
http://tybou.eu/wordpress/blog/2022/04/02/museliere-piege-frelons-asiatique/


Nous avons testé ce type de protection dans plusieurs ruchers où le frelon asiatique se manifeste régulièrement depuis mi-juillet.
Premier constat, lorsque les ruches ne sont pas équipées de muselière-piège, la colonie est stressée. Les abeilles répondent au vol stationnaire des frelons asiatiques en faisant la barbe ou forment une plaque dense de gardiennes tétanisées sur la planche de vol. Si vous voyez l’un ou l’autre de ces deux symptômes, il y a fort à parier que vos ruches sont attaquées par Vespa velutina nigrithorax.

La mise en place de la muselière tend à réduire le niveau de ce stress. Peu après la pose, on constate une diminution des amas d’abeilles devant l’entrée. Seules, quelques sentinelles restent sur le qui-vive. Il ne fait pas bon être un intrus, quelques guêpes trop audacieuses en ont fait les frais!
D’autre part, les butineuses retournent à leur labeur. Les allées et venues sont facilitées par les multiples ouvertures disponibles qui rendent la capture plus laborieuse pour les prédateurs.

Nous observons l’utilisation intensive par les abeilles de l’espacement à l’arrière de la muselière, là où les deux vis réglées à 6mm sont en butée sur la face avant de la ruche.
En revanche, la fente de sortie de 6mm située au-dessus de l’entrée principale est rarement  fréquentée. Nous la jugeons donc facultative car relativement délicate et complexe à réaliser.

Les abeilles ont tendance à sortir par le grillage plutôt que par les découpes de grille à reine. Elles s’arrachent littéralement pour s’extraire des mailles métalliques. Nous supposons que l’opacité relative des grilles à reine les pousse à aller vers la lumière.

Les découpes de grilles à reine sont toutefois utiles car elles obligent les frelons capturés à monter  aussi vers la clarté et buter ainsi sur le dôme grillagé de la muselière qui les guide vers les bouteilles latérales où ils sont éliminés.

D’autre part, avec un montage simple, la grille à reine devient escamotable à souhait. Ceci permet l’installation préventive de la muselière dès le printemps, tout en laissant un large passage ouvert au flot d’abeilles. Lorsque les premiers frelons apparaîtront, il suffira de repositionner la grille en un tour de main.
Pour ce qui concerne la partie piège, initialement, des bouteilles de 50cl coupées ont été utilisées comme sortie. Constatant que de nombreuses butineuses y tournoyaient longuement avant d’en sortir, nous les avons remplacées par des cônes réalisés sur une imprimante 3D. Ils permettent aux abeilles de sortir et bloquent les frelons dans les bouteilles latérales.

Il est préférable de mettre de l’eau dans les bouteilles latérales seulement une semaine après le placement de la muselière. Cela donne aux abeilles quelques jours pour s’habituer à trouver les sorties et évite qu’elles ne se noient.

Avec l’augmentation de la population d’un nid de frelons, ils deviennent de  plus en plus audacieux et entrent dans les muselières. L’efficacité des bouteilles pièges est démontrée. Nous y trouvons régulièrement des FA. C’est l’avantage de ce type de muselière qui nous indique aussi la fréquence et l’intensité de l’attaque entre chaque visite au rucher. Lorsqu’à partir de mi-septembre les gynes et les mâles seront aussi présents, ceux qui essaieront de s’approvisionner en sucre dans la ruche n’y survivront pas.

Nos tests sont effectués sur ruches en bois double parois Dadant 12, 10 et 7.

Si quelqu’un adapte cette muselière sur un autre modèle de ruche, par exemple une Nicot, nous sommes intéressés par un partage d’expérience et en particulier par la fixation de la muselière sur le corps de ruche. D’autres apiculteurs en bénéficieront!

A vos scies !

Groupe F